La nature de l'amour envers Dieu (S.V.4)
L'attention fixée sur Soi-même,
cela seul est l'amour suprême
envers Dieu, car Dieu est
intimement le Soi.
Paix - Puissance (S.V.5)
Ce qui est paix (shanti) au regard intériorisé
est puissance (shakti) au regard extériorisé.
Ceux qui réfléchissent intensément
comprennent que les deux sont un.
Aveuglement (S.V.7)
Seul le Libéré peut libérer les êtres ;
tout autre est un aveugle
aidant un autre aveugle sur le chemin.
Epitaphe à Lakshmi (OCC.V.16)
« Lakshmi tint
une place unique dans l'ashram. Génisse, elle avait été offerte à Sri
Ramana avec sa mère. Elle grandit et donna de nombreux veaux, bien
souvent pour l'anniversaire de Bhagavan. Elle avait l'habitude de venir
d'un pas majestueux vers Bhagavan et quelquefois le léchait. Il lui
offrait des fruits et friandises. La tendresse qu'il éprouvait envers
elle était frappante. Un soir, tandis qu'il lui offrait des fruits, il
me dit que bien qu'elle soit sous une forme animale, elle comprenait
tout ce qui lui était dit. Dans cette strophe il déclare sans
ambiguïté qu'elle obtint la libération. » (GVS p. 179).
Le vendredi 5 du mois âni,
le douzième jour de la lune ascendante,
sous la constellation vishâkame
fut le jour de la libération
de la vache Lakshmi.
Vishnu
Muruganâr
composait un poème de trois strophes afin de glorifier Vishnu au moyen
des trois instruments : action, parole, et pensée. Il demanda à Bhagavan
de composer la troisième strophe. Muruganâr ayant conclu les deux
premières strophes par les mots : « Qui suis-je pour faire ? » et « Qui
suis-je pour dire ? », Sri Ramana termina sa strophe de la même manière :
Quand l'intégrité décline
et quand la violence domine,
Tu T'élèves afin d'y mettre fin
et afin que prospèrent la vertu
et les vertueux.
Qui sommes-nous pour concevoir Ta Forme
O Maya, Protecteur du monde !
Quelques strophes traduites du sanskrit en
tamoul par Sri Ramana à la demande de l'un ou de l'autre et suivant
l'occasion :
La Feuille (occ.v. 14)
Le corps est abandonné par le Connaisseur du Soi
tout comme la feuille après le repas.
Sri Bhagavan
expliqua : « Dans un livre tamoul, 'Prabhulîlalinga', cette idée est
exprimée dans un quatrain. J'ai pensé qu'il serait bien de le condenser
en deux lignes. L'exemple de la feuille qui a servi pour le repas est
souvent donné. Aussi bien qu'une feuille soit préparée, elle n'est utile
que jusqu'à la fin du repas; qui y prêtera ensuite attention ? Elle est
immédiatement jetée. » (L/R 1-123)
C'est encore la
coutume en Inde de prendre son repas sur une 'assiette' en feuilles
cousues ensemble ou sur une seule grande feuille.
Bhagavad Gîta ch.IV, 22, (S.V.6)
Débarrassé de toute envie, d'humeur égale,
comprends que celui qui a dépassé la dualité
n'est pas lié bien qu'agissant.
Panchadasi II, 3 9 (S.V.8)
Questions et réponses ne sont
que des paroles qui présupposent
cette dualité, elles n'ont pas
de place dans la non-dualité.
Mândûkya Upanishad (Karika de Gaudapada 11,32), (S.V.9)
Il n'y a ni création ni dissolution,
ni servitude ni libération,
ni aspirant faisant des efforts
vers la libération.
Sache que telle est l'ultime vérité.
Deux strophes extraites du Bhagavatham (Râma Gîta, skanda XI, ch.10, 26)
Un visiteur demanda quelle est la différence entre un jivanmukta et un videhamukta. Bhagavan répondit:
« Un jnani avec un
corps est un jivanmukta; il atteint videhamukti quand il quitte le
corps. Nous considérons le jnani comme une forme humaine ou comme étant
dans cette forme, mais le jnani sait qu'il est le Soi, la seule réalité,
qui est tout ensemble intérieure et extérieure, et n'est limitée par
aucune forme. »
Puis il cita la strophe ci-dessous (D/D 9.1.1946) :
Tout comme l'homme ivre ne sait pas
s'il porte un vêtement ou non,
le jnani conscient du Soi,
n'est pas conscient du corps,
que ce dernier soit actif ou au repos,
ou qu'en raison du prarabdha, il adhère
à lui ou le quitte.
Le corps est éphémère.
Sri Ramana remarqua au sujet du contenu de cette strophe :
« A vrai dire,
cette exposition n'est pas entièrement correcte. En fait le jnani n'a
pas même le désir de se débarrasser de son corps. Il demeure indifférent
envers l'existence ou la non-existence du corps car il n'en est que
plus ou moins conscient. » (RBR, p.148).
Sri Bhagavan
découragea toujours le penchant pour les siddhis, les pouvoirs occultes,
car ceux-ci sont une déviation dangereuse du chemin qui mène à la
prise de conscience de Soi-même. Un jour (mai 1944), il cita une strophe
de Rama Gîta à cet effet et la traduisit en tamoul :
« Le
prestidigitateur illusionne le monde mais au moins il ne s'illusionne
pas, tandis que le siddha, ô mon fils, s'illusionne lui-même et aussi le
monde ! Quel spectacle extraordinaire ! »
Cause et Effet (Shiva Jnâna Bôdha, strophe 1)
Puisque ce monde, qui consiste en tous les genres -
mâle, femelle, neutre et le reste -
est perçu et considéré comme un effet
sache que selon les Sages
cet Agent de création est Hara,
Celui qui détruit et recréé le monde.